Le virage internet/papier : comment aborder nos magazines ?

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Je vais, pour cet article, me pencher sur le devenir des magazines papier qui sont dans une période un peu difficile.

On a pu voir plusieurs journaux ne pas savoir prendre le virage internet (C.F. paru-vendu et consorts), mais pour ceux qui ont fait le pas de lancer une édition numérique qu’en est-il ? Que recherchent le consommateur papier et le consommateur numérique ?

Disons le franchement, nous voulons tout, tout de suite et en grande quantité. Le consommateur du 21e siècle, du moins pour la plupart, ne supporte pas d’attendre. Quand on veut une information ou un produit, c’est de suite. Du coup, on a tous pris l’habitude de s’aider d’internet et de nos outils informatiques pour nous assister dans le quotidien. Moi même je m’énerve si je ne capte plus avec mon smartphone, me coupant ainsi de cet accès précieux à internet et mes douze comptes iCloud, Box, Dropbox et autres ! Mais le fait est que quand je reçois un de mes magazines, je me précipite dessus pour déjà le lire en diagonal et ensuite prendre le temps tout au long de la semaine de le décortiquer. Tout se passe bien quand je le trimbale avec moi, mais, de même, si je l’oublie ou que l’article que je recherche est dans un numéro précédent cela m’agace considérablement. J’aime vraiment le côté papier de mes journaux, mais je suis conservateur et je dois avouer que cela prend de la place et que je passe une heure à retrouver le test ou le dossier que je cherche dans mes différents numéros. Du coup je voudrais bien m’orienter vers les versions numériques, ce qui d’ailleurs est en adéquation avec mon petit coté écolo, mais alors, pourquoi je n’y suis pas déjà passé ?

Mes raisons sont les suivantes :

1. Le prix : je ne trouve pas normal que pour la plupart des magazines, le tarif d’un numéro dématérialisé soit le même ou presque qu’une version papier. J’ai sûrement loupé un épisode, mais je pense sincèrement (peut être une idée reçue) que cela coute tout de même bien moins cher à produire et faire parvenir aux clients finaux qu’une version classique.

2. le contenu/format : on se retrouve avec une simple version PDF, qui peut d’ailleurs être tronquée de certains articles ou informations (?!) ce qui ne rend pas le format super sexy et on hésite à débourser plusieurs euros pour un « simple » PDF. Cependant, il y a pire, les ouvrages qui vendent une version numérique dite « complémentaire » c’est-à-dire que si on veut vraiment tout sur le journal et bien on doit faire un double achat. Heureusement cette pratique reste à ma connaissance peu courante.

3. les deux mon capitaine : eh bien oui ! Si je prends la combinaison des deux raisons susnommées, il devient difficile de trouver de vrais arguments pour la version numérique, d’autant que lorsque l’on veut s’abonner à un magazine, beaucoup maintenant proposent un ABO papier, numérique ou papier/numérique. Mais pourquoi dans le dernier cas surfacturer la mise à disposition de la version dématérialisée ?? La logique que suivent les éditeurs me dépasse complètement et j’ai plus l’impression d’être pris pour une vache à lait qu’autre chose.

Dans ce cas, quelle orientation prendre ?

À mon sens il en existe deux.

La première est la plus simple, c’est de baisser le prix des PDF. Je suis tout à fait prêt à acheter un PDF dans la mesure où celui-ci ne me coute pas 5 €. Sans pousser le vice, il me semble qu’un magazine vendu dans le commerce 5,90 € peut être vendu dans les 3 €, 3,50 € sur le net. En tout cas c’est le nombre de deniers maximum que je suis prêt à mettre pour une modeste adaptation.

La seconde est plus difficile, mais grandement plus excitante : adapter le contenu. Quitte à payer le même prix, autant profiter des possibilités que peuvent offrir les tablettes et ordinateurs en créant des journaux interactifs, plus vivants, plus attractifs, bref plus sexy ! Il y a aujourd’hui, je pense, un manque cruel d’adaptation et le fait de transposer simplement un contenu d’un format à un autre est toujours un mauvais choix stratégique. On ne communique pas de la même façon sur un site internet que sur Facebook ou une campagne publicitaire papier, on s’adapte à son média. Le meilleur exemple d’adaptation pour moi est l’iTunes Store : avant j’achetais des CD, maintenant j’achète tout sur le Musique Store d’Apple car souvent j’ai une jaquette interactive et/ou des vidéos : DU CONTENU !! Je peux également acheter une seule chanson d’un album, le compléter ultérieurement au prix normal de l’album etc. De fait, j’achète aujourd’hui beaucoup plus de musique que je ne le faisais encore quelques années en arrière et pourtant j’étais déjà un gros consommateur. Pour en revenir à notre sujet, je rêverai d’avoir un magazine numérique qui contient des vidéos, des animations, plus de liens extérieurs vers le produit testé, mais, dans ce cas, il n’y a pour limite que l’imagination des éditeurs. Pour ce type de magazine, je suis déjà beaucoup plus enclin à débourser des euros.

En conclusion :

Il serait bon que les grands du monde journalistique ne fassent pas la même erreur que les majors de la musique. Pour tous les secteurs, il est important aujourd’hui de prendre un virage internet, mais pas n’importe comment. Personnellement, je n’ai pas la même façon de consommer mes produits numériques que mes produits classiques et je ne pense pas être le seul. Il faut donc que les médias s’adaptent à ce public pour espérer fonctionner et non l’inverse. Et vous, qu’attendez-vous du format dématérialisé ?

Enjoy 😉

Erwann.

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